La faim aiguë devrait monter en flèche dans plus de 20 pays au cours des prochains mois en l’absence d’une assistance accrue immédiate, préviennent l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) dans un nouveau rapport publié mardi.
Le Yémen, le Soudan du Sud et le nord du Nigéria sont notamment confrontés à des niveaux catastrophiques de faim aiguë, avec des familles déjà en proie à la famine ou risquant de mourir de faim dans quelques endroits du Soudan du Sud et du Yémen, selon le rapport intitulé Hunger Hotspots.
Au Burkina Faso, la sécurité alimentaire s’est légèrement améliorée depuis octobre dernier, mais la situation reste très préoccupante, note le rapport. La majorité des pays touchés se trouvent en Afrique. C’est le cas de la République démocratique du Congo, de l’Ethiopie et du Soudan. Mais la faim aiguë devrait aussi augmenter fortement dans d’autres régions du monde, comme en Afghanistan, en Haïti, et en Syrie.
A travers le monde, plus de 34 millions de personnes sont déjà aux prises avec des niveaux d’urgence de faim aiguë, ce qui signifie qu’elles sont au bord de la famine.
« L’ampleur des souffrances est alarmante. Il nous incombe à tous d’agir maintenant et d’agir rapidement pour sauver des vies, sauvegarder les moyens de subsistance et éviter le pire », a déclaré le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu. « Dans de nombreuses régions, la saison des semis vient de commencer ou est sur le point de commencer. Nous devons mener une course contre la montre et ne pas laisser passer cette opportunité de protéger, stabiliser et même éventuellement augmenter la production alimentaire locale », a-t-il ajouté.
Le Directeur exécutif du PAM, David Beasley, a dénoncé une catastrophe qui se déroule « sous nos yeux ». « La famine – provoquée par les conflits et alimentée par les chocs climatiques et la crise de Covid-19 – frappe à la porte de millions de familles », a-t-il déclaré. « Nous avons un besoin urgent de trois choses pour empêcher des millions de personnes de mourir de faim : les combats doivent cesser, nous devons avoir accès aux communautés vulnérables pour leur apporter une aide vitale, et surtout nous avons besoin que les donateurs intensifient leur soutien pour fournir les 5,5 milliards de dollars que nous demandons cette année », a-t-il ajouté.